Ex Machina : L’intelligence artificielle au miroir de l’humanité. w2n46

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Réalisé par Alex Garland (scénariste de 28 Days Later et Sunshine), Ex Machina s’impose dès sa sortie comme un film de science-fiction intelligent, stylisé et profondément troublant. Derrière ses décors épurés et son casting minimaliste, il questionne la nature même de la conscience, de l’éthique technologique et du pouvoir – avec une efficacité glaçante.

Un huis clos technologique 72z1z

L’intrigue est volontairement simple : Caleb (Domhnall Gleeson), un jeune programmeur, gagne un séjour chez Nathan (Oscar Isaac), PDG génial et inquiétant d’une entreprise de tech. Là, il découvre qu’il doit tester l’intelligence artificielle nommée Ava (incarnée brillamment par Alicia Vikander), une créature à l’apparence féminine conçue pour penser, ressentir et manipuler.

Mais très vite, la frontière entre testeur et testé se brouille. Le spectateur, comme Caleb, ne sait plus à qui faire confiance. Est-ce Nathan, manipulateur charismatique ? Ava, victime ou prédatrice ? Ou Caleb lui-même, perdu dans un jeu d’apparences ?

Une esthétique envoûtante 1q5646

Visuellement, Ex Machina est un bijou. Tourné dans un décor réel (un hôtel isolé en Norvège), le film mêle nature brute et intérieur futuriste avec une froide beauté. Les effets spéciaux, subtils et maîtrisés, donnent vie à Ava sans jamais tomber dans le spectaculaire. Le minimalisme renforce le sentiment d’isolement, et la mise en scène, sobre mais précise, crée une tension constante.

La musique de Ben Salisbury et Geoff Barrow (de Portishead) enveloppe l’ensemble d’une ambiance étrange et immersive. Chaque plan semble réfléchi pour éveiller un sentiment d’inquiétude latente, comme si quelque chose échappait toujours à notre compréhension.

Un propos philosophique et troublant 2v705a

Au-delà de son intrigue captivante, Ex Machina est un film à thèse. Il interroge la conscience artificielle, bien sûr, mais aussi la responsabilité morale de ceux qui la créent. À travers Ava, Garland questionne non seulement ce qu’est être humain, mais surtout ce qu’est être traité comme un humain.

Il y a aussi un sous-texte féministe puissant : Ava est, littéralement, un corps féminin fabriqué, observé, enfermé, jugé par des hommes qui la dominent. Mais qui, au final, manipule qui ? Ce renversement des rôles, tout en subtilité, donne au film une dimension politique inattendue.

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Ex Machina est une œuvre de science-fiction rare : à la fois cérébrale et émotionnelle, esthétique et oppressante, minimaliste mais pleine de ramifications philosophiques. Ce n’est pas un film d’action – c’est un thriller psychologique, presque une pièce de théâtre à trois personnages, mais qui laisse une empreinte durable.

Note : 8/10
Un chef-d'œuvre moderne du genre, qui confirme qu’en matière d’intelligence artificielle, le plus effrayant n’est peut-être pas ce que les machines peuvent ressentir… mais ce que les humains sont prêts à faire pour les contrôler. Nous le recommandons vivement.